15/11/2018
Ouest-France /// « Oui au pôle métropolitain, mais à la carte »
Ouest-France du 14/11/2018 /// recueilli par Lucile Vanweydeveldt
Daniel Le Bigot, conseiller municipal et conseiller communautaire écologiste, évoque la nécessité de trouver le consensus à Quimper Bretagne occidentale. « On ne construit pas une communauté à la serpe ».
Le conseiller municipal et communautaire écologiste, Daniel Le Bigot, évoque la crise au sein de Quimper Bretagne occidentale et la construction du pôle métropolitain. Il prône la nécessité de trouver un consensus entre les élus.
Une crise a éclaté lors du dernier conseil communautaire. L’un des vice-présidents a voté contre le pacte financier. Que pensez-vous de cette décision ?
Les communautés de communes voient leurs compétences élargies au détriment des communes et des maires, qui ont de moins en moins de pouvoir. Cette évolution crée des frustrations. Lors du dernier conseil de Quimper Bretagne occidentale, Jean-Hubert Pétillon, vice-président et maire PS de Briec, a voté contre le pacte financier. Sa décision est légitime. Il considère que ce n’est pas aux communes de faire les frais des baisses de dotations et de mettre la main à la poche. Ce vote est symptomatique des frustrations de nombreux maires. Je pense qu’il faut tenir compte de ce sentiment et faire de la pédagogie. Il faut travailler afin d’obtenir un consensus. On ne construit pas une communauté à la serpe.
Pensez-vous que les choses vont trop vite ?
Oui. La loi NOTRe oblige les élus à agir dans la précipitation. Les grands enjeux, ceux qui concernent la vie des gens, sont gérés par les communautés de communes : les transports, la gestion des déchets, de l’eau, la petite enfance… Or, il faut laisser le temps aux maires de changer leurs habitudes. Concernant la petite enfance, par exemple, on aurait pu trouver un compromis. Aujourd’hui, seule la compétence petite enfance est transférée à QBO. Cela arrange le maire d’Ergué-Gabéric, qui voulait garder l’enfance dans son giron, mais pas le maire de Briec. Le Sivom, qui s’occupait de la petite enfance et de l’enfance dans le Pays glazik est coupé en deux. Ce bouleversement interroge près de 70 agents qui se demandent où ils travailleront demain. Qui part à QBO et qui reste au Sivom ? On aurait pu trouver une solution à la carte, différente selon les communes. Cela aurait évité la crise.
À votre avis, pourquoi cette solution n’a-t-elle pas été privilégiée ?
Parce que tout va trop vite. Les services ne savent plus où donner de la tête donc ils font des erreurs. Et puis c’est aussi une question de personnes. Le président, Ludovic Jolivet, est convaincu de la nécessité de regrouper les communes, de transférer les compétences et de mutualiser. Il a raison. Mais il faut aussi être convaincant. Pour cela, il faut écouter les maires et leur laisser du temps.
Que pensez-vous du projet de pôle métropolitain ?
J’y suis favorable. QBO compte aujourd’hui 100 000 habitants avec 14 communes. Demain, il comprendra les 7 communes du Pays fouesnantais (28 000 habitants). Ce regroupement de communes permet une mutualisation des moyens et une meilleure gestion. Les habitants s’y retrouvent car ils ont accès à plus de services. J’ai un seul regret : dommage que l’on ait laissé Châteaulin et Pleyben partir vers Brest. Aujourd’hui, on demande à Plonévez-Porzay de financer le plateau des Capucins et pas la gare de Quimper. C’est aberrant. On a raté une opportunité mais, heureusement, tout n’est pas figé. Demain, on raisonnera d’avantage en bassins de vie, faisant fi des frontières communales. C’est le sens de l’Histoire.
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